mercredi 19 décembre 2012

Psychomotricité : Les progrès de mon Ourson #1

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Fin octobre, l'Ourson se remit à se réveiller la nuit car il fut malade suite à l'introduction d'un vilain virus à la maison et de son vaccin BCG en même temps. Ce fut pendant une de ces nuits que je remarquai qu'il savait désormais joindre les mains. Avant, il agitait ses bras dans des grands moulinets ou faisait de savants mouvements qui ressemblaient à des poses de kung fu. Un peu avant, nous avions remarqué avec Mr D. qu'il arrivait à mettre sa main sur sa figure et en gigotant un peu, le pouce finissait dans la bouche. Et là, maintenant, il attrapait sa petite main droite avec la gauche et les mettait dans sa bouche.  Il avait 2 mois et quelques jours. Depuis, il ne cesse d'explorer ce jouet incroyable que sont ses mains.

Il y a  eu toute une période où il essayait de saisir les jouets accrochés à son arche d'activité sur son transat, ainsi que ceux que je suspendais au dessus ou à son côté lorsqu'il était allongé sur son petit tapis. Mais le jouet partait voler dans une direction ou une autre et lui était difficile de refermer ses doigts dessus pour agripper correctement l'objet.

Je me souviens précisément du moment où il a attrapé un objet et l'a saisi dans sa main pour la première fois. C'était un samedi matin, le 17 novembre 2012, soit 4 jours avant son troisième moisniversaire. Je changeait sa couche après la première tétée du matin. Je lui brossais doucement les cheveux avec une petite brosse pour bébé. Et comme les poils sont très doux, je continuais mes mouvements en dépassant sur le visage. Il aimait le contact des poils sur son front, son nez et ses joues. Lorsqu'il apprécie un contact, Ourson sourit et ouvre grand la bouche. Alors je lui ai caressé la bouche avec la brosse. Il a encore apprécié davantage et a commencé à goûter les poils de la brosse. A ce moment là, il a avancé sa petite main et a saisi le manche en enroulant ses doigts autour avec le pouce bien positionné. Et il a exploré la sensation des poils de la brosse pendant quelques temps avant de s'en lasser. Inutile de dire combien j'étais heureuse de ce progrès si incroyable pour mon Ourson chéri !

Depuis, il veut tout manipuler et mettre dans sa bouche. Même mon Blackberry quand j'écris des textos avec mon Ourson sur les genoux (bad mama !)
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mardi 4 décembre 2012

La tétine : pour ou contre ?

Si vous voulez déchaîner les passions dans une conversation entre amis, ou dans un petit repas en famille, vous pouvez lancer le débat sur le "mariage pour tous" ou bien tout simplement sur la tétine....
Qui eu cru qu'un objet si trivial et insignifiant qu'une tétine déclenche autant de controverse. D'abord c'est souvent gluant, si petit qu'on passe régulièrement 10 min à la chercher, et semble s'entraîner constamment aux triples saltos arrières depuis la bouche de votre Ourson vers le sol. De préférence en extérieur. Et dans le caniveau.

Il semblerait, d'après ses détracteurs, que cet objet sois un véritable artéfact démoniaque destiné à corrompre nos enfants et à les priver d'affection.
Sont utilisés comme arguments :
- hygiène
- placebo affectif
- gêne au développement du langage
- déformation dentaire

Avant la naissance de l'Ourson,  je n'étais pas une afficionados de l'objet (à cause de ses performances olympique de plongeon dans le caniveau justement). La sage femme de ma préparation à l'accouchement, qui est également osthéopathe, nous avait expliqué que le besoin de succion des bébés était très développé et qu'ils avaient passé leur temps à sucer leurs doigts et leur cordon dans l'utérus. Elle nous avait également dit que c'était bon pour eux de sucer quelque chose pour leur détendre les muscles du crâne, comme lorsque nous mâchons un chewing-gum pour enlever un mal de tête. Compte tenu de ce que leur petite tête a subit lors de leur passage vers l'extérieur de nos bidons, je comprends d'autant plus leur besoin inextinguible de sucer le sein, le petit doigt, le biberon, ou la tétine, justement.

Mais je n'avais pas totalement réalisé l'étendue de ce besoin avant la première nuit de mon ourson... Je pensais que je pourrais le calmer en lui donnant mon petit doigt en pâture. Déjà, il n'aimait pas mon doigt, il préférais mon sein (pourquoi donc, hein ?). Ensuite, il ne semblait pas avoir l'idée de se mettre le pouce dans la bouche, et franchement je ne sais pas quel bébé y arrive quelques heures après leur naissance (!!).  Je me suis donc rendue à l'évidence qu'il fallait bien trouver une solution, et que ce n'était pas parce que je lui donnais un objet en plastique (bouh !) pour relâcher ses tensions intracrâniennes et se sécuriser affectivement sans être à 2 cm de moi, qu'il allait le garder vissé au bec jusqu'à ses 3 ans et demi révolus. A moi de l'aider à trouver ses doigts ou son pouce, en complément de la tétine pour qu'il les ait toujours sur lui en cas de coup de blues ou de fatigue. Personnellement, j'ai sucé mon pouce très tard, et je pense que cela m'a fait beaucoup de bien et m'a aidé à acquérir mon indépendance affective.
J'ai donc envoyé un texto à Mr D. en pleine nuit, pour lui demander de venir à la maternité avec une tétine le lendemain. Il arriva muni de 2 exemplaires, de forme dite "physiologique", une en silicone et une en caoutchouc. Et voilà, nous avions "cédé" et nous n'avions même pas conscience des conséquences possible de cette décision que nous ne pensions justifier à personne.

Mr D. et moi-même ne nous méfions pas du tout de cette bombe à retardement lorsque nous nous sommes trouvés agonis par Belle-Maman, et pris quelques bonnes réflexions bien senties par d'autres personnes. Personnellement, je n'aurait jamais cru que la puériculture puisse être vécue avec autant d'affect par beaucoup de gens. Résultat : nous devons effectuer une censure très stricte des photos que nous envoyons à Belle-Maman car aucune tétine ne doit apparaître (^^). J'avais pourtant pris le temps et l'énergie de réponse à la question (oserais-je dire stupide ?) qu'elle m'avait posée à la maternité: "Mais rassurez moi : la tétine ne remplace pas le câlin ?"

Sans commentaires...

Bilan : 
- L'hygiène peut être aisément préservée si on attache la tétine avec un attache-tétine qui se clipse sur les vêtements de l'Ourson. Il en existe des jolis. Moi j'en ai acheté  un "The Pat-a-cake" sur le site Lilinappy.
- Je ne daignerai même pas répondre sur le placébo affectif, c'est insultant.
- Je ne suis pas encore à l'étape du langage, mais je pense qu'en restreignant l'usage de la tétine au sommeil, le verbe haut de mon Ourson ne s'en trouvera pas affecté.
- Quand aux problèmes orthodontiques, qui s'en trouve épargné de toute façon? Avec notre mâchoire qui rétrécit de génération en génération (si si, il y a des études médicales qui le montrent)....
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Calendrier de l'Avent TRES facile

Voici le calendrier de l'Avent vite fait bien fait que j'ai fabriqué hier après-midi, avec :
- 25 enveloppes
- 25 petites cartes pour un petit mot chaque jour
- un paquet de "Célébrations"
- un feutre doré
- une ficelle
- des pinces à linge Rendez-vous sur Hellocoton !

vendredi 16 novembre 2012

Avant Pampers, la machine à laver et le stérilisateur électrique

Il y a quelques semaines, la grand-mère de Mr D., 80 ans, est venue visiter l'Ourson, son premier arrière petit-fils. Elle voulait faire un cadeau et nous a demandé de le choisir : nous avons opté pour le transat avec une arche de jeu amovible qui peut se fixer sur d'autres supports (lit, siège auto, etc...). Ravie de voir l'ourson comme un petit roi sur son trône fleuri, celle que nous nommerons avec affection Grand-Maman, nous livre qu'elle n'y aurait jamais pensé. "Je n'avais pas tout cela lorsque j'ai eu mes enfants! Non pas que je me plaigne, je m'en suis très bien sortie, mais c'est totalement différent maintenant."
Petit retour en arrière pour nous faire relativiser lorsque nous nous sentons débordées et que nous pleurnichons en direct sur FB ...

A l'époque où Grand-Maman s'est mariée, elle avait 20 ans, elle était fraîche, jeune et pleine d'entrain. La contraception n'existait pas encore. Résultat : 9 mois jour pour jour après son mariage, elle rentre dans son 19 m2 avec son premier bébé. Pas de machine à laver, bien-sûr, et des langes : 24 carrés de tissus en double épaisseur. Il faut les faire bouillir dans une grande lessiveuse sur la cuisinière à charbon, et les faire sécher sur les fils tendus au plafond de la chambre-salon-salle-à-manger. Elle les repliait en triangle tête en bas, et remontait la pointe inférieure sur le ventre du bébé pour la fixer avec des épingles à nourrice aux pointes latérales. Et par dessus, une culotte en caoutchouc.

Version actuelle : moi je me fais le luxe d'essayer d'être écolo et de ne pas trop enrichir Pampers, alors j'empaquête le derrière de l'Ourson dans des couches lavables, ça fuit, je lave à la machine, je sèche à la machine, j'achète des culottes de protection imperméables, et cela fuit moins. La nuit, où quand je sors prendre un café, va chez le pédiatre: je bénis Pampers, et je lui mets une couche jetable sur les fesses !

Pour aller au parc et chez monsieur le boucher, Grand-Maman avait ce qu'on appelle un landeau semi-anglais qu'elle laissait en bas de ses 6 étages d'escaliers qu'elle remontait avec son bébé sous un bras et la literie du landeau sous l'autre (pour ne pas qu'on lui chaparde). Le fond du landeau possédait un panneau amovible qui permettait au bébé de s'asseoir au bord avec les jambes pendantes lorsqu'il serait assez grand.
Etant devenue nourrice de 3 enfants après les 2 siens, elle continua à promener la smala dans son fameux landeau. Elle récoltait sur son passage des commentaires sympathiques dans le style de : "Il y a combien d'enfants là-dedans ? Cela marche bien les allocations familiales !"
Bon, comme quoi, il y a des choses qui ne changent pas...
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vendredi 9 novembre 2012

Changer d'air

N'y a-t-il pas des moments où vous avez envie de vous échapper, prendre la clé des champs, changer d'air ?

Cela fait maintenant 2 mois, que je suis revenue à la maison avec l'Ourson. Malgré nos excusions au parc, chez le pédiatre, ou au Starbucks, je commence à saturer de passer mes journées seule avec lui dans mon appartement. Non pas que je n'aie rien à faire: j'arrive rarement à remplir les objectifs que je me suis listés pour la journée ! C'est absolument incroyable comment mon temps se trouve grignoté de toutes parts. J'ai à peine le temps de commencer une tâche, que la sieste extra courte de l'Ourson se termine déjà. Il se met à gigoter et rouspéter. Il faut que je vérifie si sa couche ne déborde pas. Peut être a-t-il faim de nouveau ? A-t-il perdu sa tétine ? Mais après tout, il s'ennuie certainement ! Peut être est-il temps de le sortir de son transat et de jouer avec lui sur son tapis d'activité, passer un moment à plat ventre ? Hou ! Mais nous ne sommes pas encore sortis aujourd'hui : c'est parti pour le manteau, le bonnet, l'écharpe, la poussette et tout le tintouin. Et quelque fois, je n'arrive tout bonnement pas à savoir ce qu'il lui faut. Heureusement que l'Ourson est un bébé exemplaire qui est assez coopératif et patient avec sa débutante de Maman ! Je n'ose même pas imaginer mon état de déliquescence avec un bébé plus exigent... Alors quand Mr D. rentre enfin du travail le soir, j'ai bien envie de lui "refiler le bébé" !


Alors pour la Toussaint, j'ai emmené mon Ourson prendre l'air de la campagne. Chez mes parents en Champagne nous avons retrouvé le calme, loin des marteaux piqueur de la rue d'en bas, des sirènes des pompiers et de la police (nous habitons juste en face d'un commissariat). Ma petite soeur et mon petit frères qui n'ont jamais eu de bébé à la maison étaient ravis de découvrir cette petite personne qui avait bien grandi depuis la dernière fois qu'ils l'avait vue et qui commence à dialoguer avec nous. Mon frère surtout m'a impressionnée par ses observations pertinentes sur le développement psychomoteur de mon bébé. Lui qui me demandait la dernière fois de le prévenir quand l'Ourson commencerait à parler !



L'un dans l'autre, avoir un peu de compagnie durant la journée, pouvoir m'absenter intellectuellement quelques instants en sachant que quelqu'un veille sur le bien-être et la sécurité de mon bébé, ne pas préparer à manger, et pouvoir partir une soirée au cinéma (James Bond !!) : tout cela m'à ré-gé-né-rée !

Je suis revenue pleine d'énergie et un peu plus de patience même si je suis toujours bien fatiguée le soir.
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mardi 30 octobre 2012

La naissance de l'Ourson



Tu es né à la fin d’un été qui m’a paru long et brûlant. Mon ventre n’en finissait pas de grossir, ma démarche devenait chaque jour plus lourde et pesante. Nous courrions contre la montre pour terminer la plus grosse partie des travaux de rénovation de notre nouvel appartement. Une semaine avant ton arrivée, nous dormions toujours sur un matelas au sol. Papa bricolait de la plomberie avec son ami Pierre-Henri. Et Céline, l’amie de Maman, vint prêter main forte pour construire la cuisine. Le dimanche qui précéda ta venue au monde, le gouvernement décréta l’état de canicule. La maternité où tu es né reçut 3 ventilateurs et une dizaine de brumisateur en bouteille. Il faisait une chaleur épouvantable.

Nous pensions que tu te faisais prier pour venir. Nous étions si impatients ! Le samedi, la grossesse de Maman était à son terme et nous nous rendîmes à la maternité. Mais le col de l’utérus était encore loin d’être mûr : ramolli, mi-long et perméable à un doigt. Le lendemain, Maman eut quelques contractions tout au long de la journée. Le soir, elles devinrent plus fortes et plus rapprochées. Mais j’étais persuadée qu’elles n’aboutiraient à rien, à aucune dilatation et que nous devrions déclencher ta naissance le jeudi suivant. Cette perspective contrariait tous les plans que j’avais pour ta naissance (naissance naturelle). J’avais peur de souffrir beaucoup plus qu’une naissance spontanée. Et plus, je souffrais déjà, alors que rien n’avançait…

Vers minuit, j’ai commencé à noter les heures de mes contractions. A 2H30, elles étaient régulières toutes les 10 minutes. Je n’arrivais pas à rester allongée dans le lit pendant les contractions et me lever à chaque fois réveillait ton Papa. Or, je voulais qu’il dorme bien, au cas où ta naissance arrivait finalement. Je suis donc allée m’asseoir dans le fauteuil du salon. J’ai essayé de respirer en 4 temps comme j’avais appris en cours de préparation à la naissance. J’ai tenté plusieurs positions pour me soulager, aucune ne semblait vraiment efficace. La seule qui fonctionna réellement par la suite fut de se pendre (littéralement !) au cou de ton père.

Deux heures passèrent avec des contractions toutes les 10 minutes puis elles se rapprochèrent toutes les 5 minutes pendant 1 heure et demie. A 6H du matin, je réveillai ton Papa en lui disant qu’il prenne le temps d’émerger avant de partir à la maternité. Mais l’espacement entre les contractions revint à un rythme de 10 minutes d’intervalle. Ton Papa réussit donc à finaliser le dossier qu’il devait rendre ce jour là et à envoyer quelques mails. Puis nous partîmes pour l’hôpital en faisant une petite pause dans une station service pour gonfler mon ballon d’accouchement sur lequel je plaçais beaucoup d’espoir pour me soulager. Malheureusement, je n’eu pas l’occasion de m’en servir…

Arrivés aux Urgences de l’hôpital Trousseau, c’est parti pour 45 minutes de monitoring où 3 minuscules contractions ressortent sans refléter du tout l’intensité avec laquelle je les ressentais. La sage-femme m’examine, je suis dilatée à un doigt seulement. Très grosse déception !! Elle nous dit d’aller nous promener une heure. Nous partons faire un tour et décidons prendre un déjeuner. Il est 11H30. J’ai toujours des contractions toutes les 10 minutes.  Lorsque nous retournons aux urgences à 13H, la salle d’attente est comble. Je vais attendre 2H à faire les 100 pas et à me tordre de douleur à chaque contraction. La position  pendue au cou de ton Papa est un peu démonstrative et je n’ose pas me donner en spectacle toutes les 10 minutes. Il fait une chaleur à crever. Je n’en peux plus !

Lorsqu’enfin je suis à nouveau examinée, vers 15H, je suis dilatée à 2 doigts. Les touchers effectués par la sage-femme me font très mal. Je me couvre la bouche avec la main pour  ne pas crier. Je me sens un peu mélodramatique dans ce geste, mais il est venu instinctivement. Elle me demande si les contractions me font plus mal qu’avant. Je ne sais pas vraiment quoi répondre. Je sais surtout que je commence à être vraiment fatiguée avec ma nuit quasi blanche dans les pattes et mes 12 heures de contractions régulières. Ton Papa, lui, trouve que j’ai l’air d’avoir très mal et l’exprime. La sage-femme décide de m’admettre : finally ! Mais elle nous annonce que nous allons être transférés dans une autre maternité car il n’y a plus de salle de naissance libre. Finalement, la chance nous sourit, une salle se libère et ils décident de nous garder car ton cœur souffre à chaque contraction.

Enfin, j’entre dans la salle où je vais faire ta connaissance ! Je me sens soulagée d’arriver au bout de ce long périple de la grossesse. J’ai eu si peur que mon corps n’arrive pas à te donner ce qu’il te fallait pour que tu grandisses correctement, que je fasse quelque chose qui te mette en danger, ou que je ne sache pas reconnaître le signe d’un problème. Je craignais que tu ne meures dans mon ventre. J’avais peine à croire que je sois capable de fabriquer un petit bébé !
Et maintenant, je suis arrivée au moment où il va falloir t’aider à sortir, mais je me sens capable de le faire. J’ai confiance en l’équipe médicale.

Je me déshabille, enfile la blouse du patient (ouverte derrière). Ton Papa doit porter une blouse en matière synthétique qui lui donne encore plus chaud, ainsi que des chausson en plastique. La sage-femme m’explique que l’accouchement va être accéléré par perfusion d’une hormone, l’ocytocine, car ton cœur a du mal à supporter les contractions et ralenti trop à chaque fois. Cette perfusion induit la pose d’une péridurale. Exit mon plan de naissance, déambulation, ballon d’accouchement, huiles essentielles … Mais pour moi, le plus important est que tu naisses en bonne santé.

Une jeune anesthésiste vient poser ma péridurale. Il fait si chaud et maintenant j’ai presque frais. La sage-femme vient de temps en temps. Elle masse le col de l’utérus pour l’aider à s’ouvrir. Je ressens un frottement et je me dit que j’aurais vraiment eu mal si je n’avais pas de péridurale. Déjà qu’un simple toucher me faisait monter au plafond, j’aurais bien dégusté avec ces « massages ». La sage-femme, jeune et jolie avec de grands yeux bleus derrière ses lunettes larges et rondes, m’en présente une autre, jeune et jolie aussi, plus petite, avec les cheveux chatains bouclés. Elle est énergique et enthousiaste quand la première était douce et calme, presque rêveuse avec sa longue silhouette élancée et ses grands yeux. La nouvelle sage-femme m’appelle « ma petite dame »: «Comment ça va ma p’tite dame ? » Cela énerve ton Papa.

Soudain, elle grimace en regardant le monitoring et lance à l’infirmière : « Tu me bipes l’interne ! ». Se tournant vers moi : « Tout va bien ma petite dame, ne vous inquiétez pas ! » En quelques minutes, la pièce se remplit de personnes : l’interne, une jeune femme, le médecin de garde, un bel homme d’une trentaine d’année, plusieurs infirmières. Je comprends que mon utérus reste contracté depuis plusieurs contractions et que ton cœur a fortement ralenti. Ils coupent l’ocytocine et injectent quelque chose pour faire l’effet inverse. Pendant ce temps, le médecin m’examine, assisté de la sage-femme et de l’interne. Une infirmière me pose une sonde urinaire. On m’avertit que la césarienne est une possibilité.

Je pense que je devais être dans un état second  car je ne panique pas vraiment. Si on me répète de ne pas m’inquiéter, la sage-femme pose gentiment sa main sur mon épaule pour me rassurer : je suis sensée avoir peur ? Je repense à un exercice de sophrologie où une situation semblable est racontée. Je pense à me concentrer sur ma respiration. Ton Papa qui s’était assoupi a eu le droit à un réveil en trombe !

Finalement, en positionnant sur le côté gauche et en arrêtant l’ocytocine, le rythme de ton cœur se stabilisa et la césarienne fut évitée.

Ce fut le moment où l’équipe de nuit prit le relais. L’ambiance prit un ton légèrement différent. Les lumières se firent plus tamisées. Il semblait y avoir moins de monde. Nous entendions les infirmières plaisanter dans le couloir avec le brancardier de nuit : « ça va mon Gégé ?!! ». La nouvelle sage-femme était très rassurante. Elle maîtrisait bien ce qu’elle faisait. Elle me remit de l’ocytocine à un dosage plus faible et m’injecta du spasfon pour détendre mon col qui était crispé. La dilatation s’accéléra. Elle me dit que tu présentais ton visage au lieu de l’arrière de ton crâne pour descendre dans mon bassin. Elle me fit lever une jambe pour t’aider à te retourner correctement. Et comme tu es un bébé adorable, tu le fis.

Rendez-vous sur Hellocoton !Lorsqu’elle nous annonça que j’étais à dilatation complète, je commençais à me sentir un peu à bout. J’avais envie de pousser et qu’on en finisse. Mais il fallait attendre que tu descendes dans mon bassin. La péridurale faisait à présent moins d’effet et je sentis ton petit corps se glisser entre les os de mon bassin. Deux fois, la sage-femme vint et me fit pousser pendant une contraction, mais deux fois elle repartit. Mon esprit tournait en boucle, je n’en pouvais plus, je voulais que tout cela soit terminé. J’avais la sensation que je n’y arriverais pas, que je ne poussais pas correctement. Et je mourrais de faim !! J’aurais donné n’importe quoi pour avaler autre chose que 2 gorgées d’eau de temps en temps. Enfin, la sage-femme revint et prépara la salle pour ta naissance. Elle enleva l’extrémité du lit, étala des draps, posa une bassine au pied du lit.

Vingt-quatre heures après mes premières contractions régulières, ce fut le moment de pousser. Je poussai de toutes mes forces, comme je l’avais appris en cours de préparation, en repoussant avec mon ventre. Elle me dit de continuer, encore, encore, encore ! Je sentais qu’elle massait le périnée pour l’aider à se détendre pour laisser ta tête. Je l’entendis demander plus de savon à l’infirmière. Je pensais à l’huile spéciale que j’avais apportée : pas le temps de la proposer ! Elle me dit : « Poussez juste un peu pour l’épaule. » Nous en sommes déjà à l’épaule ! J’étais prête à pousser pendant une demi heure ! Deux contractions, quatre poussées et soudain, le plus bel instant de ma vie. Je la vois relever ton petit corps. D’abord ta tête était toute affaissée et j’eu peur que tu ne sois pas en grande forme. Puis tout d’un coup, tu la relevas et écartas largement les bras et je sus que tu allais bien. On te posa sur ma poitrine avec tes yeux grands ouverts et mon cœur explosa. Mon ange, mon petit miracle, je n’arrive toujours pas à y croire !
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mardi 7 août 2012

Donner le sang du cordon ombilical

Saviez-vous que le sang du cordon ombilical, appelé aussi sang placentaire, contient de nombreuses cellules souches ? Et que sa greffe peut soigner des maladie du sang de la même manière que la greffe de moëlle osseuse ?
Voilà ce que j'ai appris sur un fascicule présenté dans la salle d'attente de l'hôpital où j'effectue mon suivi de grossesse. J'ai décidé de me porter volontaire pour le don du sang du cordon. Pour cela, j'ai été reçue par la sage femme responsable de cette collecte.
Elle m'a expliqué que ce don, comme celui du sang et des organes, est anonyme et gratuit. Le receveur ne saura donc pas mon identité. Il s'effectue juste après la naissance du bébé. Les sages femmes posent l'enfant sur le ventre de la mère, attendent que le cordon cesse de battre, puis le cordon ombilical est coupé. C'est à ce moment, avant que le placenta ne soit expulsé (la fameuse délivrance) qu'elles collectent le sang du cordon ombilical, qui vient du placenta, sur le morceau de cordon qui n'est plus relié au bébé. C'est absolument sans douleur. J'imagine qu'elle font une prise de sang à partir du morceau de cordon qui "pend" et qui est encore relié à la mère.
S'il y a le moindre soin d'urgence à donner à la mère ou au bébé, la collecte du sang placentaire n'est pas une priorité. Elles soignent d'abord. Et à ce moment-là, elles ne prélèvent pas le sang du cordon. "Il ne faudra pas être déçue.", m'a dit la sage femme, "le plus important c'est que vous soyez tous les 2 en bonne santé." 
Effectivement.
Une fois récolté, le sang part vers une banque du sang qui va l'évaluer. Il se peut que son volume ne soit pas suffisant car le cordon était trop court. Je ne le savais pas, mais la longueur du cordon varie selon les grossesses ! Il se peut aussi que le sang ne soit pas assez riche en cellules souches pour être utilisé à des fins thérapeutiques. Là encore, cela varie d'un grossesse à l'autre. Le sang sera alors utilisé pour des recherches scientifiques sur les cellules souches, si bien sur la donneuse y consent. La banque va également vérifier qu'il n'y a pas de bactéries ou de virus dans le sang.
Au final, seulement 30% des prélèvements finissent par être conservés. Je trouve que cela fait bien peu. Mais c'est vrai aussi qu'il vaut mieux que le corps médical soit assez exigent, compte tenu que ce sang doit soigner des personnes qui n'ont plus aucun système immunitaire pour les protéger, et que cette greffe doit leur permettre de régénérer entièrement leur système sanguin.

A priori tout le monde peut donner le sang de son cordon, à condition de remplir certaines conditions (ne pas avoir le VIH, l'Hépatite B, la Syphilis, et autres virus sympas comme ça, pas de fièvre pendant l'accouchement, pas d'infection bactériennes). Il faut cependant répondre à un questionnaire médical sur tes antécédents médicaux familiaux (diabète et autres maladies des glandes qui produisent des hormones, comme la tyroïde, maladies cardiaques, neurologiques, génétiques).
Bon d'accord, il faut être plutôt en bonne santé pour donner le sang du cordon ! Mais en même temps, vous vous attendiez à quoi ?

Si vous souhaitez avoir plus d'informations, voici l'adresse du site officiel : http://www.sangdecordon.org/
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lundi 6 août 2012

Retour à la surface

Ces dernières semaines ont été un long tunnel duquel j'émerge enfin. Et il est temps, car la naissance de Biboundé se fait imminente !

Quelle folie aussi de déménager un mois seulement après la signature chez le notaire de notre nouvel appartement ! J'avais pourtant tout organisé, avec un rétroplanning du tonnerre. Chaque week end avait son thème : démolition des murs, ragréage, peinture, pose du parquet, montage des nouvelles portes coulissantes... Mais j'étais bien naïve quant au temps nécessaire pour chaque étape, novices que nous étions, Mr D. et moi ! Je ne parle pas des innombrables allers et retour chez Leroy Merlin (le temple du bricolage) pour le matériel qui n'est pas précisément adapté, la vis qui manque et qui n'est pas prévue, etc... Pour ne rien arranger, Mr D. a entamé un marathon professionnel avec des semaines de 9 jours. Autrement dit, pas vraiment le temps de se transformer en as du bricolage comme prévu.
Nous avons donc emménagé dans un appartement au style assez post-apocalyptique, sans cuisine, sans circuit électrique (juste 2 fils qui pendent avec une prise au bout !), et une baignoire plus que douteuse au vu des 40 ans de tartre accumulés.

Comme dit l'autre : "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.". L'électricien a fini par venir, et nous avons des prises et des interrupteurs; la baignoire a été changée, le frigo rebranché, la machine à laver, idem. Mon ordinateur chéri a été exilé pour éviter qu'il n'avale les litres de poussière d'enduit qui se sont déposés partout.



En désespoir de cause, face à mon bidon qui n'arrête pas d'enfler, et du temps qui presse, nous avons embauché un peintre pour enduire et peindre (!) les murs qui se sont avérés être en béton brut de décoffrage sous le papier peint désuet des propriétaires précédents. J'en profite pour vous confirmer qu'il est bien nécessaire de prendre son temps lorsqu'on engage un artisan, car l'urgence n'est pas un bon conseil et celui que nous avons pris a fait du travail de cochon sur les finitions. Mais au moins, les murs sont faits !





Dans 2 jours, le parquet sera complètement posé et nous ouvrirons enfin notre premier carton : youhou ! Comble du luxe, nous allons même pouvoir remonter notre lit et nous sevrer du sommeil sur matelas au sol. Je crois même prévoir une petite danse de joie lorsque notre belle cuisine Ikea sera installée.
Mais voilà, 2 mois se sont écoulés. Pas eu le temps de blogger et pourtant quel feuilleton ! Pendant ces longues semaines, j'ai souvent craint de faire quelque chose qui mette mon bébé en danger, de manquer des signes d'alerte, bref une vrai paranoïa. J'ai cru avoir la poche des eaux fissurée, et détecter les symptômes d'une cholestase (maladie du foie qui se déclenche en fin de grossesse et se manifeste par de fortes démangeaisons) qui n'était que mon eczéma qui passait prendre des nouvelles ...
Je peux donc témoigner de la gentillesse du personnel soignant des urgences de l'hôpital Trousseau. "Votre bébé va très bien Madame." n'oublient-ils jamais de préciser : ouf ! Je sais déjà que je n'aime pas beaucoup être branchée au monitoring car je finis toujours par avoir trop chaud, mal au dos, et friser le malaise. 

Mais aujourd'hui je contemple toutes mes petites affaires et mon matos de puériculture, et je me dis avec soulagement que je suis prête ! Juste un bon coup de ménage qui décidera peut être Biboundé à pointer son nez... Bref, je remonte à la surface !
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mardi 5 juin 2012

Être enceinte dans les transports parisiens

Maintenant, j'ai un bidon bien rebondi et mes proportions en largeur commencent à concurrencer celles de la hauteur. Souvent, les gens ont la gentillesse de me laisser leur place dans le rer ou le métro. L'une d'elle m'a même proposé de m'asseoir et de prendre son siège sur le quai même du rer. Je leur suis très reconnaissante car il est vrai que mes gambettes fatiguent assez vite. D'autant que commencer la journée avec des  contractions, n'est pas optimal pour l'efficacité au boulot.
Seulement, je ne peux m'empêcher de remarquer que ces gentilles personnes sont à 80% des femmes... Pourquoi ?
Il y a même une femme très âgée tenant difficilement en équilibre sur ses jambes, qui voulait m'offrir la place qu'on lui proposait. J'ai refusé et me suis assise à la station suivante. Elle m'a prise à témoin en souriant: "Il faut dire que de nos jours, les messieurs ne sont plus des gentlemen." J'ai protesté en disant qu'il y en avait encore (en pensant à quelques spécimens comme mon homme, ses potes, mes potes, des collègues, des étrangers dans la rue, qui parfois m'offrent leur aide généreusement). En effet, j'ai horreur de critiquer en bloc l'autre sexe, leur coller des clichés sur le coin du nez, et finalement me comporter de manière aussi sexiste que les machos que j'aurais envie de critiquer.
Mais.
Mais alors pourquoi est-ce majoritairement des femmes qui sont les plus promptes à céder leur place dans les transports ? ( de mon expérience tout du moins) Est-ce parce qu'elles sont plus attentives à ce qui se passe autour d'elles ? Est-ce parce que leurs collègues masculins mettent plus de temps à remarquer ma silhouette sphérique ? Ou est-ce que je passe en dessous de leur radar étant donné ma petite taille?
Je pense qu'il doit principalement y avoir un problème d'attention : ils n'ont pas vu, n'y ont pas pensé, n'ont pas connecté. Car je suis sure que si je venais les voir en leur exposant mon problème de petite boule humaine qui roule d'un bout à l'autre de l'allée et qui supporte mal la compression contre votre mallette d'ordinateur, je suis persuadée qu'ils se lèveraient tous comme des ressorts. Ne pensez-vous pas?
Cette conclusion est une nécessité, sans quoi il y a bien plus de mufles que je ne voulais bien le reconnaître !

Dans tous les cas, j'ai bien envie de pousser un cri de joie face à cette belle solidarité féminine au sein des transports parisiens ( et d'Ile-de-France) !
Merci mesdames !!
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